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Le fil d'Hariane dans le labyrinthe des mots
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4 août 2006

Des vertes et des bien mûres

Je suis donc allée aux mûres.

Pas légère et court vêtue comme dans la fable, ah ça non, il faut vraiment être un vieux citadain n'ayant jamais traversé un bois de région tempérée de sa vie pour ignorer que, dans les herbes folles et sous les feuilles de chênes tombées au pied des arbres, se terrent des nuées de moustiques assoiffés du sang de jeune jouvencelle (en l'occurence moi, ndlr) dont le passage est bien rare en ces lieux.

C'est donc habillée de pied en cap (cape ???) que je me lance à l'assaut des mûriers qui jonchent le ruisseau qui mène au lac.

Il est un peu tôt en saison et beaucoup de mûres ne le sont pas, mûres. Si l'on élimine les fruits sis en bas des buissons - car soumis au jet d'urine des chiens, renards et sangliers de passage, et quiconque a vu pisser un sanglier n'aura plus du tout envie de manger les fruits qui se trouvaient en-dessous des hectolitres déversés - ça ne fait pas beaucoup dans mon petit panier... (en fait un ravier en plastic dans un sac du même nom, je suis un Chaperon rouge moderne, moâ, Monsieur).

Mais mon oeil s'aguérit à mesure que je chemine, et je les repère de mieux en mieux, les fruits mûrs, gorgés d'eau et de soleil, "slurp", non, je ne peux pas les manger, sinon : pas de tarte !

J'étends le bras, m'évertuant à éviter les branches épineuses, mais aussi les scarabées aux reflets arc-en-ciel (mais cloportes quand même), les toiles d'araignées habitées ou non, les grappes gluantes d'oeufs d'escargots et...hey ! Me voilà prisonnière des ronces depuis le poignet jusqu'au milieu du dos ! Une réflexion de stratège s'impose pour éviter de laisser sur le champ de bataille trop de mailles défaites de ce gilet ma foi fort pratique et que je voudrais pouvoir porter encore...

De longues minutes, une patience d'ange et un océan de douceur plus tard, je suis libre, mon pull n'a rien et le mûrier non plus. C'est un win-win, ma cueillette peut reprendre.

Certains fruits sont trop mûrs et m'explosent littéralement dans les mains, je suis obligée de les consommer sur place et de me pourlécher les doigts, ce que je fais avec un plaisir tout enfantin. J'ai 10 ans et du rouge autour des commissures, puis sur le nez. La vie est formidable.

J'ai nettoyé un mûrier de tous ses fruits mûrs : de quoi garnir honorablement une pâte feuilletée pour moule de 26 cm, c'est parfait. Demain, d'autres fruits seront à point, et je ne manquerai pas d'en picorer en passant. De toute façon, à part les gens du cru, soit quelques personnes qui sortent leur chien de grand matin, les chasseurs et braconniers mais ça n'est pas la saison, personne ne vient par ici, tout le monde emprunte les grandes artères pour s'agglutiner au même endroit, sur le coin de plage aménagé, alors...

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