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Le fil d'Hariane dans le labyrinthe des mots
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16 mai 2006

Destinééééééééééée

Quand y'a une grande assemblée de personnes lambda, dedans, y'a toujours un champion du monde.

Quand y'a un champion du monde dans les parrages, c'est toujours pour moi.

Comme j'étais dans la grande assemblée de personnes lambda, je me suis donc chopé le champion du monde.

(sophisme... ou presque)

Réunion au sein de l'Usine. Préliminaire à une suivante, quelque trois semaines plus tard.

On a fini nos devoirs du jour et l'on devise, entre collègues et inconnus. "Le verre de l'amitié", ils appellent ça.

J'ai dû parler avec ce type 10 minutes non consécutives. La conversation a glissé sur mon état civil, et quand un type amène à ça, ça n'est jamais innocent. Evidemment, nous oies blanches, on ne les voit jamais arriver et une fois que le sujet est sur la table, y'a plus qu'à ramer jusqu'à la rive. Bon. Je réussis à m'incruster à la table de mes collègues et essaie d'éviter de voir comme il me regarde à présent. Le dessert, c'est pas moi, merci d'en prendre note.

Non qu'il n'ait été sympathique. Il m'avait même plutôt fait bonne impression. Jusque là. Mais les sujets perso quand on ne se connaît ni d'Eve ni d'Adam et le regard de poisson mort dans la friture, ça casse l'ambiance. J'ai l'impression d'être le gros lot d'une tombola, tout en haut sur l'étagère, avec le projo dessus. Et dire que j'aime pas ça est un euphémisme.

Je suis au téléphone quand il s'en va et ne m'interromps donc pas, c'est super important : Ma Jumelle veut savoir comment elle fait pour trouver un relais animalier pour son colis par correspondance en Belgique pcq là, elle n'a que des adresses françaises. "Essaie le site.be plutôt que .fr", je dis. "Ah ouiiiiiiiiiii, oh mince !" Rires partagés. Pas blonde, mais des fois, nos origines nordiques reprennent le pouvoir sous la racine des cheveux.

Deux semaines se passent. C'est le temps qu'il mettra pour soudoyer une personne que je n'ai pas encore identifiée mais qui ne perd rien pour attendre et en obtenir mon numéro de portable. Premier SMS à 8h45, je suis en bagnole et fouille d'une main experte l'improbable contenu de mon sac à main pour voir qui c'est. Ben oui : les SMS, c'est forcément des proches, les autres appellent. Déception et râlage !

"Difficile à joindre au bureau dirait-on"... Quoi ??? Et il a sonné COMBIEN DE FOIS à l'Usine, déjà ??? Ils vont encore bien se foutre de ma gueule, les z'ôtres... Et cette démarche pour avoir mon numéro alors qu'une nouvelle rencontre d'Usine est prévue dans 3 semaines à peine... C'est le printemps ? On pourra pas se retenir ? Pffft...

"Ai reçu ton numéro de portable (merci, je vois) mais ne sais pas si je peux en faire usage (à ton avis ?) Aurais voulu poursuivre l'entrevue des plus agréable (sans S !) blablabla Te souviens-tu de moi ? Peut-être, peut-être pas ? (gnagnagna)

Alors là, non. Les types qui abordent les filles à 35 berges passées, je dirais même 40, comme à 15, je peux pas. "Te souviens-tu de moi ?" Ai-je marqué ta journée ? T'ai-je laissé un souvenir ? Te plais-je, quoi bon ? Je rêve. Image d'un éléphant avec sa tête en train de danser dans un magasin de pocelaine, sur "Le Beau Danube bleu" (ne me demandez pas pourquoi le beau Danube, les images mentales, ça n'a pas d'historique accessible).

Je réponds pas. Vais pas risquer 150 eurothunes pour un type qui m'énerve déjà de grand matin. Arrivée à l'Usine, j'envoie un clair "C'est mon portable pro. Si tu veux prendre contact, voici mon adresse MSN". Ca me paraît être un bon compromis. On pourra poursuivre cette "conversation des plus agréables" s'il le souhaite, mais à distance raisonnable pcq là, il me fait peur. Je suis vachement sympa, comme fille.

Mais lui, il doit pas piger le truc et prendre la réponse pour une invitation à poursuivre par SMS. Ca tombe bien, ce jour-là, j'ai vraiment que ça à foutre, et la sonnerie du message n'interrompt pas DU TOUT ma réflexion. Didjù !!! "Tu sais qui je suis ?" Non et je m'en bats les c***"  là, j'ai des trucs à faire, je crois avoir dit que c'était pas un GSM offert par Rendez-vous.be mais par l'Usine et j'ai fourni un autre média de communication ! Dans mon infinie bonté - dont je commence toutefois à appréhender la limite, il n'est que 10h du mat' - je réponds mais l'après-midi, faut pas déconner, que je pense que oui, que j'ai le visage mais pas le nom (histoire qu'il pige que je ne suis pas le genre de fille qui parle à 1000 inconnus par jour mais qu'il n'a pas marqué mon esprit au fer rouge non plus).

Evidemment, il en profite insidieusement pour m'envoyer un nouveau SMS. Je suis en rendez-vous. Là, vraiement, il m'énerve. Comprends pas le français ou quoi ??? J'AI DIT QUE C'EST UN GSM PRO !!!! Putain !!!! Et encore pour un message débile de type qui sait pas s'y prendre avec les filles "C'est Machin mais je voudrais pas t'importuner (trop taaaaaaaaaaaaaaaaaaaard !) t'as peut-être pas envie qu'on se revoie (alors là, dans l'état actuel d'avancement des choses, non, plus DU TOUT DU TOUT !) et par delà poursuivre notre conversation (mais quelle conversation ? On n'avait pas fini ?) Ce serait malgré tout dommage d'en rester à une rencontre furtive (non !) Qu'en penses-tu ? (tu veux vraiment le savoir ???)

Là, je suis nettement moins sympa, comme fille, parce que ce genre de comique, tant qu'on est pas pétasse désagréable, il se décourage pas. Je réponds donc que je pense que là je bosse et que j'ai déjà suffisamment usé de mon GSM pro pour répondre à ses messages non pro, et que me semble-je, je lui ai indiqué un autre moyen de prendre contact.

Il renverra quand même un 4e SMS... Que je reçois à la caisse du supermarché où je fais la file et me contiens pour ne pas jurer à voix haute comme un charretier. "Désolé de t'avoir dérangé (sans e), mon ordi est en réparation, je ne saurais donc pas te contacter via ton mail (qui s'en plaindra ?)". Et en plus, il me prend pour une conne. Si on me dit de prendre contact par mail et que mon ordi est VRAIMENT en panne, j'attends pas 6h et 3 autres messages pour le dire, qu'il est en panne. Dans le genre "ben si tu veux pas du téléphone, je prendrai pas contact avec toi, nananère, à toi de voir si tu veux que je te parle plus, renananère". Stratagème à 2 balles. Il vient de passer de la catégorie "inconnu" à "connard" via la case "casse-couille". Tout ça en une journée. Belle perf' !

Message quasi incendiaire pour lui dire que non, je n'utiliserai plus le GSM pro pour lui répondre, qu'entre la bagnole, mon taff et les rendez-vous, ça me gave, ses SMS à répétition alors qu'on se connaît même pas. Silence. Ouf. Enfin.

...

Sauf que là, après une semaine, il vient de m'en renvoyer un ptit pour la route, de SMS. "Ce petit SMS (et gnagnagna) pour prendre de tes nouvelles (mais quelles nouvelles ??? ON SE CONNAIT PAS !) en attendant la réparation de mon ordi (tiens, il a dû se rendre compte du taux fort bas de crédibilité de l'argument, il le justifie en en reparlant... lourd, lourd, lourd...) et le must : "bisous" !!! Non mais ça va pas ???

J'en arrive à avoir peur de la réunion d'Usine où je vais les recroiser, lui et son bulldozer communicationnel.

C'est si difficile, de faire connaissance de façon calme, posée, circonspecte, subtile et progressive ? Putain !!! Pourquoi les types se fixent sur une nana et s'acharnent jusqu'à ce qu'ils l'aient (ou plus sûrement avec cette technique jusqu'à ce qu'elle lui signifie de dégager illico et de manière définitive) ? Pourquoi ils ont l'air de mendier avec des tas de tournures gnangnan ? Pourquoi ils ne se mettent pas naturellement au même niveau que nous au lieu de nous donner un statut d'objet de convoitise dont on ne veut pas et qui nous dérange (rien que le mot "objet", déjà) ? Pourquoi ils ne prennent pas la peine, le temps, de converser réellement avec nous, de nous connaître un peu, avant de nous agresser par un comportement qui ne laisse aucun doute sur la nature de leur attente ? Pourquoi ils sont si sérieux, comme si leur vie dépendait de notre réponse alors qu'on s'est vus une fois ? Pourquoi ils ne relisent pas le Petit Prince et sa rencontre avec le Renard ?

C'est difficile de rencontrer l'Autre. Le rencontrer réellement s'entend. Ca prend tu temps, ça demande un investissement, du tact, de la psychologie et, d'abord et avant tout, d'être à l'écoute de l'autre pour capter ses signaux d'approbation ou de désapprobation. Mais ça, ça signifie qu'on a vraiment envie de faire quelque chose avec l'autre, ensemble, et pas assouvir un souhait perso...

Suis pas près de ne plus être célibataire, moâ !!!

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Commentaires
Z
Zacki a cru à un moment que ca ne finirait jamais cet article....
F
Un peu comme les autres plus en haut, donc une redite assez inutile de ma part. Ah oui, j'ai toujours détesté la mièvrerie du petit prince mais ce n'est pas fort grave.
M
HL a raison. Trop bon :-))
H
Loooooool... <br /> A publier d'urgence.<br /> Excellent (et je pèse mes mots).
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